La French Fashion Union est une communauté de plus de 7000 membres qui encourage la collaboration des jeunes professionnels de la mode, via l’outil Facebook. Esther,  Morgan et Fatimata en sont les modérateurs. En plus d’en être la cofondatrice, Esther Bancel est aussi la créatrice de sa propre marque. Morgan Bancel est conseiller en marketing digital. Fatimata Bailly est la fondatrice de la marque MIXMELO. La FFU repose sur deux principes : (1) le collaboratif et (2) le digital dans le but de créer un réseau d’entraide.

“On a une mission qui est d’aider les jeunes professionnels de la mode à réaliser des projets dont ils seront fiers. »

Morgan

Pour accomplir cette tâche, les modérateurs sont indispensables et permettent de filtrer les posts pour créer des échanges entre les demandeurs et les répondants.

“L’ADN de la FFU, c’est l’entraide.”

Fatimata

L’idée de la création d’une telle communauté est née d’une volonté de collaboration entre les élèves de l’école de mode dont faisait partie Esther. Les problématiques étant similaires, ils ont décidé de réunir leurs contacts et ne pas tomber dans la compétitivité. Le collectif est une vraie force pour la création.

La FFU définit la mode par l’idée du partage, de l’éthique, d’une consommation raisonnée et locale. La nouvelle génération dans laquelle les membres de la FFU se reconnaissent a à cœur de comprendre la mode comme un vecteur social et de remettre l’humain au centre de la mode.

“C’est une mode 2.0, d’évolution.”

Esther

L’autre valeur à laquelle la FFU s’attache est celle de la transparence des modes de productions et de consommations transmises aux jeunes créateurs et aux consommateurs.

“En tant que petits créateurs, on ne peut pas jouer dans la cour des grands de toute façon, donc il faut se réinventer. À nous de créer notre propre cour. Car on ne peut pas rivaliser, et l’intention n’est pas de rivaliser.”

Esther

Au-delà de l’idée de décloisonner la mode, c’est la volonté d’abolir la concurrence de ce système qui anime la FFU.

“Ensemble, on est plus fort que tout seul.”

Morgan

Les réflexions de la  FFU font émerger les contradictions de la mode. Le modèle industriel individualiste de la mode basé sur le principe de la rapidité de consommation crée un produit qui se veut avant-gardiste.Or ce mode de production est résolument réactionnaire. Face à cela, l’option de la précommande est un moyen de lutter contre le gaspillage. Ce modèle économique se distingue en proposant au consommateur un vêtement qui n’est pas encore produit par le/la créateur.trice. Ce système permet au consommateur d’être impliqué dans la chaîne de production du vêtement et de briser le parcours classique d’une collection de vêtement, à savoir créer/stocker/solder/jeter. La FFU enlève ce voile sur un des principes essentiels de la mode : la codépendance. Avec ce groupe, cette codépendance est synonyme de solidarité.

L’équipe voit encore plus loin :

“La collaboration des marchés est une révolution qui mènera peut-être à la disparition des soldes”.

Morgan

“Je suis optimiste sur l’avenir de la mode. On a envie de continuer dans cette voie, de voir ce qui se passera dans 50 ans. Je pense que la mode ne sera plus du tout la même et ça va être assez génial de voir cela. » 

Morgan