Dans cet épisode, la créatrice Lisa Revol se prête au jeu de l’interview. Elle est la créatrice de la marque de mode éthique Azaadi créée en 2016. En travaillant avec l’ONG Don Bosco Hospet, la marque lyonnaise conjugue mode, artisanat et respect des travailleurs.euses. Azaadi signifie « Liberté » en hindi. Et Azaadi entremêle les textiles traditionnels indiens aux coupes occidentales, en privilégiant des matériaux recyclés et des techniques traditionnelles.
En revenant sur l’essence-même du vêtement, à savoir, se protéger du froid, Lisa Revol nous invite à redonner une fonction au vêtement, mais aussi une histoire. Si notre environnement naturel est aussi une source d’inspiration intarissable, notre environnement culturel et social l’est tout autant. Par le vêtement, nous nous créons une identité propre qui révèle l’une de nos multiples facettes.
“La mode c’est dans le quotidien. C’est une part de toi, d’où tu viens, ton histoire, influencée par tes parents, tes origines, les matières trouvées dans ton environnement. “
Paradoxalement, la mondialisation de la mode et la succession frénétique des tendances engendre une perte culturelle, alors même qu’elle permet un partage des cultures, des techniques artisanales et des traditions.
“Il y a eu tellement de mix des cultures qu’il y a aussi une perte culturelle, des traditions vestimentaires.”
“Tu as le mauvais côté de la mondialisation : une perte d’identité, parce que tu fais un copier-coller des autres et personne n’a son propre style. Et il y a aussi ce côté où tu peux porter le design qui rappelle cette tribu de tel endroit. “
La mode est un besoin pratique, celui de se couvrir, mais aussi un besoin esthétique qui fait appel au goût, au beau et au plaisir. Avec la facilité d’accès aux habits, il est facile d’oublier qu’autrefois, un vêtement représentait un investissement.
S’inspirant particulièrement de l’Inde pour ses collections, c’est tout naturellement que Lisa Revol décide de faire fabriquer ses pièces en Inde. On peut saluer la marque Azaadi pour son éthique, et sa capacité à garder à l’esprit que la mode c’est aussi et surtout un héritage culturel, social et humain.
Pour aller plus loin:
Documentaire de Edouard Perrin et Gilles Bovon, “Fast Fashion – Les dessous de la mode à bas prix”, Arte France, Premières Lignes, 2021
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