Pour Jiani Gomes, étudiante stagiaire (2020) dans un bureau de tendances, la mode est d’abord un moyen d’échanger. Parfois, elle permet même de changer les mentalités, les traditions et les mœurs. Le raccourcissement des jupes des femmes du début du XXème siècle à la mini-jupe des années 1960 s’inscrit dans un contexte d’émancipation des droits des femmes.
La mode c’est aussi un art qui rassemble une multitude de savoir-faire. La couture est un exemple. Elle peut aussi utiliser l’architecture, le dessin, le graphisme … La particularité de la mode, c’est qu’elle met en avant la différence.
“(…) plein d’âmes d’artistes, plein de regards, de points de vue, plein de différences…”
Pour comprendre la mode, il faut aussi comprendre que le vêtement est la finalité. Tout un travail de recherche artistique, socio-culturel, une analyse des actualités sont fait en amont pour aboutir à cette pièce. C’est une autre notion du temps propre à la mode, et que nous, consommateurs, oublions si rapidement lorsqu’on choisit une pièce dans un magasin de prêt-à-porter.
“C’est un travail d’analyse.C’est mettre en forme des mots, des pensées, des croyances (…)”
C’est l’une des tâches des personnes qui travaillent dans un bureau de tendance. La curiosité est le maître-mot : être à l’affût des actualités, des problématiques économiques, sociales, politiques, analyser les points de ralliement, comme les ruptures. Les multiples confinements qu’ont connu de nombreux pays dans le monde est un exemple de rupture analysé par Jiani Gomes.
“Dans une société qui fonctionne tout le temps, ce point de rupture est une opportunité.”
Dans le monde occidental, nous pouvons tenter d’en tirer de nouvelles habitudes de consommation, et transformer cette expérience en une opportunité. Dans la mode, les créateurs se sont vite adaptés en privilégiant le média audiovisuel pour présenter leurs collections. Certains contenus ressemblent parfois davantage à des court-métrages. Cela témoigne d’une caractéristique propre à l’être humain qu’est celle de rebondir, malgré les affres du quotidien.
Pour aller plus loin :
Erner, Guillaume, Sociologie des tendances, Paris, Puf, coll. « Que sais-je? », 2008.
Roche, Daniel, La culture des apparences, Fayard, 1990.
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