Dana Tarabey est la fondatrice du site House of Dana, la mode disco-responsable. Bercée par l’univers des défilés-spectacles des années 1990, Dana Tarabey aborde la mode par le prisme des sciences-sociales pour en expliquer ses phénomènes notoires. Elle retrouve dans la mise en scène des défilés plusieurs points communs avec sa passion pour le théâtre. La mode, en plus d’être un art du textile, est aussi un art de la scène. Lors d’un défilé, le/la mannequin joue un rôle selon les directives des créateurs.
Après un diplôme en Lettres Modernes, puis un autre en Stylisme, c’est dans la presse de mode qu’elle fait ses armes. Néanmoins, elle en constate vite les limites.
“Dans les médias de masse, la manière dont est traitée la mode manque de finesse, de recul et de références.”
Son compte instagram est un outil de communication lui permettant de véhiculer un savoir. En prenant comme point de départ un fait de société tiré de la pop-culture, elle développe cette histoire avec humour et décalage.
“Le vêtement est un objet d’étude”.
La démarche éditoriale qu’elle adopte lui permet une liberté d’expression qu’il est difficile de retrouver dans la presse de mode, souvent dépendante de la bonne volonté des annonceurs. De ce fait, elle prend le contre-pied des revues de mode en interrogeant le vêtement (ou l’accessoire) comme un objet, fruit d’une évolution et témoignage d’un savoir-faire.
“Je considère que la mode est une histoire et que je lui donne la parole.”
Trop dogmatique, trop élitiste ou trop opportuniste, il n’échappera à personne que la presse de mode est en crise. L’une des raisons qui peut expliquer est qu’elle est rarement traitée en profondeur. C’est du moins le cas en France. On se targue d’être le pays de l’élégance et de faire de Paris la capitale de la mode, pourtant trop peu d’universités proposent d’en étudier son histoire. Les Fashion Studies anglo-saxonnes, bien plus avancées sur ce champ que le système universitaire français, apportent un regard critique sur la mode. Cette ignorance de la mode est regrettable car elle empêche toute remise en question de cette discipline, à quelques exceptions près. C’est là tout l’intérêt des projets tels que celui de Dana qui proposent une étude de la mode par une approche interdisciplinaire.
Pour aller plus loin :
Hebdige, Dick, Sous-culture, le sens du style, Paris, La Découverte, coll. « Zones », 2008.
Instagram Diet Prada: @diet_prada
Cultures de Mode: culturesdemode.com
Retrouvez House of Dana:
Site internet : houseofdana.com
Chaîne Youtube : House of Dana
Instagram : house_of_dana